Fin de saison 3 pour les survivants de l'holocauste zombie et de nouvelles rencontres ont parsemé leur chemin. Chemin ou devrai je dire nouvel abri car le groupe à désormais trouvé refuge dans une prison - ou du moins en sécurise une partie. Mais la relation de voisinage avec la petite communauté fortifié de Woodburry va être passablement compliqué. Notamment à cause de la personalité alambiqué de son protecteur connu seulement sous le nom de Gouverneur. mais d'anciennes connaissances pourrait bien elles aussi avoir trouvé refuge dans la petite bourgade...

J'aimerai, plutot que de vaguement relaté les faits de cette saison revenir sur le parcours de son héros, Rick. Car il connaît cette année d'importants changements psychologique, mis en scène de manière magistrale. A aucun moment, ses interrogations ou ses doutes ne sont clairement exprimés par des dialogues, tout est suggéré par un habile montage, des plans symboliques et bien sur les regards de l'acteur Andrew Lincoln, au sommet de son art.

Le fait que je n'apprécie pas le personnage du shériff à la base n'entre pas en ligne de compte et même démontre a quel point les auteurs sont fort pour décrire avec brio l'évolution de leur héros.

SPOILERS!!

La saison commence alors que Rick se comporte en dictateur sur sa troupe. Ses ordres ne doivent pas être contredit. Si le groupe a passé l'hiver sans pertes, c'est grâce à ses seules décisions. Décisions qui les mènera à prendre position dans un quartier de la prison pour pouvoir se poser un peu. Bien entendu, celle ci n'est pas dépeuplé et sécurisé un quartier demande beaucoup d'effort. Suites a quelques mésaventures, le groupe fini par perdre plusieurs de ses membres, dont Lori la femme de Rick morte en couche.

A partir de cette perte, le shériff va connaitre un véritable parcours mental qui va bouleversé ses certitudes sur la manière de survivre. Tout d'abord il perd tout simplement les pédales, devenant l'ombre de lui-même et communiquant par téléphone avec les morts laissé derrière lui depuis le début de cette aventure morbide. Ses amis, les événements et son devoir de père le ramèneront à la réalité. Désormais il devra se battre pour préserver la survie de son groupe (et de sa fille nouveau-née), y compris si cela doit déclencher une guerre contre Woodburry et les hommes du Gouverneur. Mais dans ce retour à la réalité subsiste un fragment d'irréel: le fantome de sa femme, hantant les murs de la prison et ne le quittant jamais du regard. Regard qui pèse de tout son poids sur les épaules désormais vacillante de Rick.

Poussant à l'extreme sa logique, il s'enfonce dans la noirceur et fini par voir en chaque être humain étranger à son groupe une menace en laquelle il ne peut faire confiance (Groupe de Tyreese) ou alors un allié temporaire qui a quelque chose a lui donné (Michonne) avant de s'en débarrasser. L'echec de l'intégration des prisonniers illustre également cette non-capacité a intégrer des nouveaux membres dans ses survivants.

Puis vient le temps du retour à la case départ, dans ce qui reste pour moi le meilleur épisode de la saison, 'Clear' 3x12.

Alors qu'il cherche a récupérer des armes dans son ancien poste de police, il retombe sur Morgan. L'homme qui l'avait aidé à sa sorti de l'hopital suite à son coma. Mais l'homme à bien changé. Il a perdu son fils et par là même la raison. Désormais il vit seul retranché dans une rue fortifié, tentant de s'effacer de ce monde devenu invivable. Rick s'interroge alors sur le fait d'avoir laissé Morgan et son fils seul ici tandis que lui partait.

Pourquoi ne pas être parti ensemble? Pourquoi laissé des gens derrière soi dans ce monde ou la survie passe par l'entraide? Pourquoi ne pas avoir aidé cet auto-stoppeur, seul et sans défense? Représenté t-il réellement une menace? Et même si c'est le cas ne perd t-il pas plus a le laisser mourrir que de le sauver?

Laissé mourrir cet inconnu alors qu'il aurait pu lui venir en aide facilement n'est ce pas perdre la différence entre eux et les rôdeurs?

C'est ce que tente de lui faire comprendre le fantome de sa femme, qui instaure en lui le doute de la voie qu'il a emprunté. D'ailleurs qu'est t-elle vraiment? Une manifestation de sa folie qui persiste? un fantôme? une autre forme de mort-vivant?

Le passage surligné de la bible dans l'episode final apporte un semblant de réponse: Ceux qui ont fait le bien ressusciteront pour la vie, mais ceux qui ont fait le mal ressusciteront pour le jugement (damnation en anglais dans le texte, qui correspond mieux a mon sens).

En contrepoint de Rick vient évidemment le Gouverneur, image de ce qu'il pourrait devenir (scène du massacre...). En miroir lui revient également l'image de son fils, qui finira par tuer de sang froid un jeune homme certes de l'autre camp mais en train de se rendre sans résistance. Ce sera le déclic. Le chemin qu'il arpente se révèle bien plus dévastateur que les rôdeurs.

Sa décision finale d'amener avec lui les derniers survivants de Woodburry à la prison représente son retour à la lumière, désormais il ne laissera plus personne derrière lui. Bien sur qu'il prendra d'autres horribles décisions, qu'il tuera maintes fois. Mais désormais il sait que la survie de l'espèce humaine va bien au delà de leur corps physique. Qu'il doit également se porter garant de rien de moins que notre Humanité.

Les dernières images de la saison symbolise la libération de l'âme de Lori qui peut désormais reposer en paix. Son mari est revenu à la vie.

Bonus: interview de Robert Kirkman, grand manitou de la franchise, qui livre ses explications de la fin de saison. Comme quoi chacun apporte ses propres interprétations!