THE PACIFIC

Après "Il faut sauver le soldat Ryan" et "Band of Brother", Dreamworks (boite de prod' de Spielberg dois je le rappeller?) nous offre une nouvelle série dans la même veine que la précédente, avec cette fois en toile de fond le conflit du Pacifique qui opposa les Américains aux Japonais dans les îles de cette immense étendue d'eau.

Bien que l'on retrouve certains "codes" et une imagerie propre à la franchise, "The Pacific" se démarque de ses "soeurs européenne" par une ambiance bien plus sauvage et bien sur moins urbaine. Pas de village en miettes ici où d'immenses plaines à traverser, mais juste l'océan, les plages et la jungle. Jungle qui se révélera aussi impitoyable que les Jap's, faisant elle aussi son lot de victimes. 

Les 10 épisodes sont quand j'y pense une rencontre entre "Band of Brother" et "Platoon" d'Oliver Stone, référence assumé pleinement, surtout à travers les monologues épistolaires de l'un des protagoniste (une voisine dans la série et bien sur les grands-parents dans le film). D'autres emprunts aux films de guerre du sud-est asiatique sont bien sur présent et permettent d'éviter la redite d'avec la première série, je vous laisse découvrir lesquelles car certaines sont ma foi assez innatendue. 

Mais la plus grosse différence entre les deux "shows" reste pour moi le fond de l'histoire, je m'explique: Alors que "Band of Brother" racontait la guerre à travers des histoires d'hommes, "The Pacific" nous raconte des histoires d'hommes à travers une guerre...

Ces hommes sont au nombre de trois, et c'est à travers eux que je vais poursuivre la présentation de cette série.

Sgt. John Basilone:

Fils d'immigrés italien, John s'engage avec ses frères pour le conflit du Pacifique, il est le premeir a partir.

Lors de la bataille de Guadalcanal, il devient un véritable "maître de guerre"-dans une scène des plus marquantes des 10 épisodes-  et recoit tout les honneurs pour cette acte de bravoure...il rentre alors au pays (dès le second épisode!) pour devenir malgré lui l'image de l'armée américaine triomphante..mais les souvenirs de la guerre le hante et lui ne se trouve rien d'héroïque, bien au contraire...Dès lors il se demandera ou est sa place et si il mérite ce qui lui arrive...

Des 3 héros, celui-ci est celui qui m'as le moins plus. Sans doute est ce dû au fait qu'on le voit peu sur les champs de bataille, ce qui donne au final un personnage un peu hors sujet. C'est dommage car la scène de Guadalcanal est vraiment l'un des grands moment de la série (dans le genre "barbarie et folie furieuse" j'entends)

Robert Leckie:

 Robert Leckie parle et écrit bien, il a une bonne présentation et une culture manifestement étendue. Des difficultés relationelles avec son père, pas de petite amie (juste une voisine croisée à l'église le matin de son départ pour accompagner ses pensées) et des yeux bleus azurs étincelants. Bref, l'archétype du héros américain.

Puis on apprends à le connaitre au fil des épisodes et des batailles, et on découvre que Bob n'est pas aussi vertueux que çà, que l'image du héros WASP lui as été collé pour mieux l'égratigner.

Robert Leckie parle et surtout écrit vachement bien (c'est lui l'auteur des lettres à la" Platoon") il ne présente pas si bien que çà (surtout le passage ou il est malade...) et na foi ni en l'Homme ni en Dieu (blasphème absolu!). Et lors du passage a Melbourne (quelques scènes des plus belles pour Leckie, et d'autre a ne pas montré à des "yeux innocents") il aura une liaison avec une australienne sans la moindre pensée pour celle à qui il écrit toutes ses lettres.

Bien sur, nous (je veux dire public hors USA) on ne trouve rien de bien choquant dans tout çà... mais aux States, le perso est montré volontairement comme un anti-héros -non- plus comme un anti-conformiste (ce qui est la même chose d'aileurs pour eux). On sent de plus chez le personnage un traumatisme antérieur à la guerre et donc une certaine fragilité psychologique, ce qui le rends justement bien plus attachant que les héros sans faille traditionnel.

Inutile de dire je pense que j'ai bien aimé Robert Leckie

Caporal Eugène 'SledgeHammer' Sledge:

Apparaissant anecdotiquement dans les premiers épisodes, on se rends vite compte au fur et à mesure que l'on avance qu'on a affaire là au véritable héros de la série.

De ses soufles au coeur l'empêchant de partir fièrement à la guerre avec son ami Sid  en 41 à son retour au pays en 46, que de chemin parcouru, que d'enfers traversés et de compagnons perdus.

Pour le coup, lui représente bel et bien l'innocence et la candeur du jeune soldat, perdant petit à petit de son Humanité face aux horreurs de la guerre et des horribles épreuves qu'il doit traverser.

Référence aux fans de star wars ou pas, la phrase qu'il prononce dans l'avant dernier épisode "il faut les tuer jusqu'au dernier!" en parlant des japonais exprime bien le fait qu'il se laisse consumer par le coté obscur. La scène dans la hutte et la suivante, dans le même épisode, montre symboliquement le bout du chemin du personnage, celle où il fait son choix entre l'Humanité et la Barbarie aveugle (thème abordé également dans -tiens!- "Platoon" avec les personnage de Willem Dafoe et Tom Berenger!).

Son retour à Mobile, petite bourgade d'un Etat du sud ne se fera pas sans difficulté et questionnement. Les retrouvailles avec sa famille et notamment son père -médecin ayant soigné des soldats de la grande guerre- seront pleines de silence et de non-dit, mais lourde de sens sur les états d'âmes du jeune Eugène.

La scène du bureau de recrutement pour anciens appelés dans le dernier épisode et à mon sens extrémement réussie et rappelle un autre personnage militaire célèbre -mais de fiction- ayant connu lui aussi des difficultés pour se réintégrer à la vie civile après être revenu de la guerre (je vous laisse deviner lequel).

D'ailleurs si vous devinez ce personnage vous aurez alors le premier indice sur le prochain conflit sur lequel se pencherait la prochaine fournée d'épisode et dont les rumeurs circulent déjà sur le net...

PS: je le précise pas dans l'article mais étant donné la nationalité de la série,celle ci est évidemment à la gloire de l'army US et tout le tremblement...Il n'y a pas ici un seul personnage japonais ne serait ce qu'un peu ambigu ou de doute sur le bien fondé de tel massacre...La série est bonne mais reste une série Américaine, avec tout ses poncifs!